Proposer des nouvelles solutions alternatives dépassant les limites actuelles du désherbage mécanique dans les vergers (hors couverts)

Il est primordial pour le territoire du Tarn-et-Garonne de maintenir la production et les résultats économiques des exploitations arboricoles tout en adaptant les pratiques afin de répondre aux enjeux environnementaux et de société (règlementation, marché…).  La gestion du désherbage sur le rang représente un des facteurs de performance technico-économique majeur des exploitations arboricoles du Tarn-et-Garonne. Afin d’anticiper l’interdiction des herbicides chimiques et de dépasser les limites rencontrées avec les stratégies et équipements actuels, les arboriculteurs sont à la recherche de solutions de gestion de l’enherbement/des adventices alternatives et durables. Ces solutions pourront être expérimentées sur l’atelier bio des exploitations concernées (15% des surfaces pommes), mais elles devront être généralisables à la totalité des surfaces pour préparer le passage au 0 glyphosate du conventionnel et améliorer l’empreinte environnementale des exploitations.

Dans ce contexte, l’Open Lab Arboriculture mobilise son site pilote du Tarn-et-Garonne, animé par la Chambre d’Agriculture 82 et incarné par le groupe d’arboriculteurs ArboNovateur® pour recueillir et formaliser les besoins concrets du terrain. Ils ont ainsi pu mettre en avant, plus particulièrement pour cet AMI « ARBONUM-3 », que :

• Le désherbage mécanique sur le rang nécessite plus de temps de travail et de passages d’outils dans les vergers que le désherbage chimique
• Plusieurs outils attelés au tracteur peuvent être mobilisés selon le contexte (pousse de l’herbe, type de parcelle, écartement des rangs d’arbres variables selon les espèces…) en modulant vitesse, précision, type d’intervention (coupe ou travail du sol).  Les machines utilisées sont toujours plus complexes et technologiques, sujettes à des pannes régulières et présentant des prix plus élevés
• Ce sont des opérations très techniques (en termes de conduite et de réglages pour éviter d’abimer les arbres tout en étant efficace) et consommatrices de temps (jusqu’à 10h à 12h/ha/an vs. 10 fois moins pour un désherbage chimique) et en gasoil (8 à 10L/h contre 4-5L/h dans le cas d’un désherbage chimique)
• Cette tâche particulièrement chronophage nécessite en l’état actuel des choses une main d’œuvre qualifiée et difficile à recruter. Cette opération est dès lors très souvent réalisée par le chef d’exploitation lui-même
• Les nombreux passages nécessaires sont par ailleurs à l’origine d’un tassement des sols et les outils employés peuvent endommager les racines ou occasionner des déplacements de terre significatifs

Les arboriculteurs cherchent ainsi à dépasser les limites actuelles du désherbage mécanique grâce à une solution innovante.

Parmi les attentes exprimées :

• Une solution qui s’inscrit dans les systèmes de production actuels (pas de reconception fondamentale envisagée, pas d’introduction d’ateliers d’élevage)
• Une solution adaptable aux contraintes et cadre actuel des vergers du territoire, idéalement adaptable à tout âge de verger (la perte de signal GNSS est courante dans un verger adulte), tout écartement et répondant aux besoins printemps et été
• Une solution simple d’utilisation, trouvant le bon équilibre entre robustesse et performance

Il s’agit ici d’un co-développement avec des arboriculteurs et techniciens : les arboriculteurs sont prêts à passer du temps pour développer la solution avec l’entreprise et à quantifier les résultats. Ils cherchent ici une solution innovante à affiner, plutôt qu’un outil classique déjà existant à régler/paramétrer.

« On recherche quelque chose de mieux que ce qui existe, on a testé beaucoup de solutions différentes ! »

Yannick Fraissinet, membre des ArboNovateur®